Jeudi Saint et Vendredi Saint
Abbé Jean Compazieu | 26 mars 2010JEUDI SAINT
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En cette soirée du Jeudi Saint, nous célébrons un événement absolument essentiel dans l’histoire du Salut. Il nous est rapporté par les évangiles des saint Matthieu, Marc et Luc ainsi que par saint Paul que nous venons d’écouter. La veille de sa mort, le Seigneur réunit ses disciples pour son dernier repas. Il prit du pain et du vin et il dit : “Prenez et mangez, ceci est mon Corps… Prenez et buvez-en tous, ceci est mon Sang versé pour vous et pour la multitude… Faites ceci en mémoire de moi.” C’est ce soir-là que Jésus a institué l’Eucharistie et le sacerdoce. Quelques jours plus tard, au soir de Pâques, il donne à ses apôtres le pouvoir de pardonner les péchés. Puis au moment de l’Ascension, il leur promet le don de l’Esprit Saint pour annoncer l’Evangile au monde entier et baptiser ceux qui croiront au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.
Ainsi dont, au soir du Jeudi Saint, Jésus se donne comme nourriture et boisson. Il donne sa chair qui sera bientôt déchirée par les pointes d’épines et les clous. C’est cet aliment qui fortifiera les disciples quand ils seront affrontés à la persécution. Il donne son sang pour les purifier de leurs offenses. Il veut leur donner le courage de perdre leur propre vie pour le Salut de leurs frères humains. Chaque fois que nous allons communier, Jésus nous donne la force de répondre à son commandement : “Demeurez en moi comme moi en vous. Avec lui, nous ne sommes pas seuls. Comme Saint Paul, nous pouvons dire : “Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi.” Lui-même avait dit aux siens : “Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviendrai vers vous.” Alors, il invente une présence tout à fait nouvelle, totalement inédite dans l’histoire des hommes. Il leur laisse sa présence de Ressuscité sous la forme d’un repas.
Le concile Vatican II nous a dit que l’Eucharistie est “source et sommet de toute vie chrétienne et de toute évangélisation.” Il est absolument essentiel pour tout chrétien de puiser à cette Source et de gravir ce sommet. Malheureusement, ils sont nombreux ceux et celles qui n’en sont pas vraiment convaincus. Un jour, j’ai entendu : “La messe ce n’est pas fait pour les enfants.” En disant cela, on oublie que le Christ a dit un jour : “Laissez venir à moi les petits enfants.” Ils ont la première place dans le cœur de Dieu. Pensons aussi à la facilité avec laquelle on se dispense de la messe parce qu’on a un repas de famille ou pour toute autre raison. C’est toujours pareil : le Seigneur nous offre un trésor, mais bien souvent, nous préférons la pacotille.
En ce soir du Jeudi Saint, nous sommes donc invités à revenir au cœur de la foi et à remettre le Christ au centre de notre vie. Certains peuvent prétendre qu’ils n’ont pas besoin de la messe pour être chrétiens. Et c’est vrai qu’ils peuvent être très généreux et très dévoués. Mais nous devons entendre cette parole du Curé d’Ars : “Toutes les bonnes œuvres réunies n’équivalent pas le sacrifice de la messe parce qu’elles sont les œuvres des hommes et la sainte messe est l’œuvre de Dieu.” L’Eucharistie est une présence d’amour qui s’offre pour susciter l’amour en nous.
Cet amour que nous recevons du Seigneur dans l’Eucharistie, nous avons à le rayonner autour de nous. Nous sommes envoyés pour rejoindre ceux et celles qui souffrent de la solitude, de la précarité et du manque d’espérance. Ce monde malade, Jésus veut le sauver. C’est pour lui qu’il est mort sur la croix. Il veut le remplir de son amour. En communion les uns avec les autres, nous sommes envoyés pour témoigner de cette bonne nouvelle et faire en sorte qu’elle se réalise.
C’est en vue de cette mission que le Christ a institué les prêtres de la nouvelle alliance. Ils sont envoyés dans le monde entier pour l’évangéliser en lui donnant la Parole de Dieu et le Pain de Vie. Quand le prêtre proclame la Parole de Dieu et quand il célèbre l’Eucharistie, c’est le Fils de Dieu qui se rend présent et se donne à chacun des croyants. Il veut nous attirer dans cette intimité extraordinaire qui existe entre lui et son Père. Il veut faire grandir en nous le désir de Dieu.
En ce Jeudi Saint, nous rendons grâce au Seigneur pour cette grandeur du sacerdoce qui permet au prêtre de rendre le Christ présent par la Parole et par l’Eucharistie. Ce qui fait la grandeur du prêtre, ce n’est pas son humanité, ni ses qualités intellectuelles, morales ou autres. Comme Pierre qui a renié le Christ, il n’est lui aussi qu’un pauvre pécheur. Mais ce que nous honorons chez lui, c’est la personne qu’il représente. Le Curé d’Ars disait que le prêtre tient la place de Dieu. Il est revêtu des pouvoirs de Dieu. Devant la grandeur du don qui lui est fait, Jean-Marie Vianney se sentait bien misérable. Et je pense que chacun de nous, prêtres, peut en dire autant.
Ce soir, Seigneur, nous nous tournons vers toi. En cette année du sacerdoce, nous te prions pour tous les prêtres. Donne-leur force et courage pour la mission que tu leur confies. Et donne à tous les croyants de reconnaître et d’accueillir ce don de l’Eucharistie et du sacerdoce qui leur est offert. Donne-nous de vivre de ton amour afin qu’il remplisse nos vies. Ce soir nous prendrons le temps de t’adorer dans le Très Saint Sacrement et de méditer le mystère de la Dernière Cène ; c’est l’âme remplie de gratitude que nous nous plongerons dans l’océan d’amour qui jaillit de ton cœur pour qu’il transforme notre vie et celle de notre monde.
D’après diverses sources
VENDREDI SAINT (Homélie de 2009)
Textes bibliques : Lire
« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jean 14, 13). Ce récit de la Passion du Christ nous le connaissons bien parce que nous l’avons entendu et médité nombre de fois. Et pourtant, il ne peut jamais nous laisser indifférent. C’est la Passion d’un homme abandonné, trahi et bafoué. Elle nous montre un chemin déroutant, révoltant où apparemment Dieu se tait.
Mais si nous nous réunissons à l’Eglise le Vendredi Saint, ce n’est pas seulement pour commémorer l’anniversaire d’un événement vieux de 2000 ans ; c’est d’abord pour communier au sacrifice volontaire de Jésus qui donne sa vie pour sauver tous les hommes.
La croix est la victoire de l’amour. Voilà une affirmation absolument capitale qui résume bien le message de ce Vendredi Saint. A nous de nous demander si nous sommes capables de l’accueillir en vérité. Sommes-nous remplis de l’Esprit Saint pour en témoigner aujourd’hui dans le quotidien de nos vies ?
En ce Vendredi Saint, notre regard se porte vers la Croix du Christ. Cette croix symbolise la souffrance de l’homme, notre souffrance. Pour beaucoup, elle s’appelle longue maladie, souffrance, échec, violence, le deuil. Mais la croix du Christ n’est pas une croix comme les autres. Elle est pour tous les hommes et pour chacun absolument UNIQUE. Elle est notre unique espérance parce qu’elle est la victoire de l’amour. En ce Vendredi Saint, nous ne célébrons pas la souffrance ni la mort. Nous célébrons le signe de l’immense amour de Jésus Christ et de Dieu notre Père pour tous les hommes sans exception. Ce n’est pas une croix ignominieuse, c’est une croix glorieuse, c’est la Croix de l’Amour.
La croix du Christ, signe d’amour et signe de notre salut, reste pour chacun de nous un mystère. Il n’est pas facile de l’accueillir en vérité surtout si nous connaissons la morsure de la souffrance. Quand tout va bien, quand la réussite, le succès et la santé sont au rendez-vous, il est assez facile de chanter la croix victoire de l’amour. Mais quand le Seigneur nous invite à Gethsémani, nous reconnaissons bien vite nos limites. Alors que faire en ce Vendredi Saint ?
En ce Vendredi Saint, nous nous réunissons pour méditer sur la mort prématurée du Christ. Sa vie terrestre n’a pas été longue mais elle a été parfaitement réussie parce qu’elle était centrée sur l’Amour. Elle n’a trouvé sa plénitude qu’au-delà de la mort, dans la résurrection et la communion définitive avec le Père. C’est bien là le symbole de notre propre aventure personnelle. Et pourtant… nous oublions trop souvent que, sur cette terre, nous ne sommes que des voyageurs. Nous avons trop tendance à nous installer. Nous savons que la Vie Eternelle commence sur terre, mais nous oublions que son terme se situe dans la rencontre définitive de Dieu.
Pour progresser dans l’intelligence du mystère de la croix, il ne suffit pas d’acclamer la croix ou de la vénérer. Ce n’est pas non plus de discuter à perte de vue sur ce mystère. Le plus important c’est de prendre modèle sur le Christ : Il n’a pas attendu le Calvaire pour donner sa vie. Il l’a fait jour après jour au hasard des rencontres, chaque fois qu’il s’est mis au service des petits, des malades et des pauvres.
Beaucoup ont compris que la meilleure manière de porter sa croix c’est de porter celle des autres ; c’est de faire renaître et aider à renaître à l’espérance tous ceux qui sont méprisés, asservis, malades, découragés. C’est ainsi que nous sommes appelés à célébrer la croix du Christ.
En ce Vendredi Saint, les uns pour les autres, nous prierons l’Esprit Saint pour qu’il ouvre chacun de nos cœurs à l’intelligence de plus en plus grande de ce mystère d’amour qu’est le mystère de la Croix. Et c’est alors seulement que nous pourrons chanter en toute vérité : « Victoire ! Tu règneras. O croix, tu nous sauveras. »
Jean C. (D’après diverses sources)
Chemin de croix : Sur le site Notre Dame de la Paix
merci de bien vouloir donner la parole à monseigneur Rey tout comme le Père Florian Racine du diocèse de Toulon voilà des hommes qui ont le courage de s’exprimer et d’exprimer leur foi sans faux-fuyants l’Amour du Christ transpire dans leurs propos tout comme leur fidélité à notre Saint Père oui vraiement j’aime votre site encore merci bonnes fêtes de Pâques que le Seigneur vous garde sur son coeur
Merci pour ces commentaires, je suis prêtre congolais, votre site m’aide beaucoup pour préparer mes homélies. Dieu vous garde. Abbé Freddy